Avoir en face de soi, dans son entourage, dans sa famille ou dans ses patients, une personne qui manifeste des idées ou des envies suicidaires n'est pas chose facile à gérer.

D'abord, parce que cette personne en crise suicidaire nous confronte directement avec l'idée de la mort, la sienne, mais aussi notre propre mort, réveillant en nous des peurs ou des angoisses souvent niées. Ensuite, la peur de mal faire, ou de trop en faire, risque de nous gagner rapidement. Enfin, ce genre de situation nous ramène immanquablement à la limite de nos interventions et ce, quel que soit le type de relation en jeu : nous n'avons in fine aucun pouvoir ultime sur la vie de l'autre.

Chacun réagira en fonction de sa sensibilité, de ses possibilités et de ses limites.

Il n'existe pas de recette miracle lorsque l'on est confronté à une personne qui nous parle directement ou indirectement de ses idées suicidaires. Cependant, certaines recommandations générales peuvent s'avérer utiles.

✓ NOUS CONSEILLONS :

  • De parler ouvertement et calmement de l’envie de mourir de la personne ;
     
  • D'essayer d'écouter ce qu'elle vit en l'invitant à se confier ;
     
  • De tenir compte de l’émotion véhiculée et sans chercher à solutionner point par point ;
     
  • De renoncer à vouloir tout comprendre tout en reconnaissant la souffrance ;
     
  • De prendre toute tentative de suicide au sérieux ;
     
  • De ne pas porter seul·e la responsabilité de l’accompagnement et de faire relais (voir nos conseils ci-dessous). Il est également important de ne pas se laisser enfermer dans le secret avec, par exemple, un jeune qui vous demande de vous engager à ne pas parler de ses idées suicidaires – c’est un piège à éviter à tout prix.

X NOUS DÉCONSEILLONS :

  • De mettre au défi la personne de passer à l’acte sous prétexte que sa souffrance ne serait pas assez sérieuse ;
     
  • De donner la sensation que vous n’écoutez pas vraiment la personne en l’interrompant régulièrement ;
     
  • De mettre en cause ce que dit la personne ;
     
  • De minimiser le problème de la personne comme si sa souffrance était en réalité moins importante qu’elle ne le croit ;
     
  • De vous montrer choqué, émotif, embarrassé, condescendant ;
     
  • De la juger en commentant sur ses actes et en mentionnant, par exemple, que la personne ne doit pas « faire de bêtises » comme si les agissements ou pensées de la personne sont insensés ;
     
  • De lui donner des recettes de bonheur ;
     
  • De lui faire la morale ;
     
  • De vous engager au-delà de vos possibilités ou de lui donner de fausses espérances ;
     
  • D'inciter la personne à vivre par devoir pour ses proches (enfants - conjoints - parents), ce qui risquerait de la culpabiliser.

Faire relais

Nous revenons régulièrement dans nos campagnes de sensibilisation sur le mythe que seuls les intervenants du secteur psycho-médico-social peuvent contribuer à la prévention du suicide. En réalité, les attitudes que nous encourageons ici proposent déjà les premiers éléments d’une prévention du suicide et peuvent être assurées par tout un chacun.

Il est cependant important, comme indiqué plus haut, de chercher du soutien pour se donner les moyens d’avoir le recul nécessaire et de ne pas s’épuiser.

Comment faire relais ?

  • En encourageant la personne à prendre contact avec un aidant spécialisé (psychologue, psychothérapeute, psychiatre, médecin, ou le Centre de Prévention du Suicide) ;
     
  • Au Centre de Prévention du Suicide, la personne en crise suicidaire peut faire appel à nos services :
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